Nature en ville / Idée reçue #2 – Les fonctions des espaces verts

Les espaces verts sont souvent perçus comme des espaces ornementaux. En réalité, même des espaces a priori maîtrisés peuvent assurer d’autres fonctions indispensables pour l’ensemble des espèces, y compris l’Homme. Saurez-vous retrouver les principales ? 

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Des espaces vitaux pour la faune et les écosystèmes …

Nourrissage, refuge et reproduction de la faune

Pour sa survie, une espèce doit disposer de différents habitats pour subvenir à ses besoins vitaux (alimentation, reproduction, repos). Des milieux favorables sont également nécessaires afin qu’elle puisse se déplacer d’un habitat à un autre. 

Atténuation de la pollution

 La végétation dans les villes permet de piéger certains polluants gazeux présents dans l’air (NOx, SO2, O3, CO, sélénium, arsenic, mercure, COV, HAP). Les sols peuvent également piéger directement ces polluants gazeux. De plus, les microorganismes et les plantes aquatiques ou terrestres peuvent participer à limiter la contamination des eaux superficielles et souterraines. Selon les techniques de traitement d’eaux pluviales (bande filtrante, noue végétalisée, fossé enherbé…), le rendement épuratoire varie de 40% à 95% pour les matières organiques et en suspension (Ademe, 2018). Enfin, les arbres participent à l’atténuation du changement climatique en captant le CO2

Il faudrait annuellement environ 130 arbres de 30 ans pour fixer les 4 500 kg de CO2 que produit une automobile en parcourant 20 000 km2 (Lessard, Boulfroy, 2008).

Régulation thermique

La plupart des matériaux rencontrés en milieu urbain absorbent l’énergie solaire. Celle–ci est ensuite restituée la nuit sous forme de chaleur. C’est ce que l’on appelle un îlot de chaleur urbain. La végétalisation de la ville permet d’atténuer ce phénomène.

Une bande de végétation d’une largeur de 50 à 100 m peut réduire de 3,5°C la température d’un quartier voisin, cet effet de fraîcheur pouvant être ressenti dans un rayon de 100 m (Liébard, Deherde, 2005).

Gestion des eaux pluviales et lutte contre l’érosion des sols

En amont et à l’intérieur des villes, les sols et la végétation contribuent à limiter les inondations des villes et leurs conséquences. De plus, le couvert végétal absorbe l’énergie cinétique des gouttes de pluie, limitant ainsi l’érosion des sols et les glissements de terrain.

Par exemple, la zone inondable de la Bassée entre Nogent-sur-Seine et Bray-sur-Seine joue le rôle de zone d’expansion des crues de la Seine en amont de Paris. Remplacer cette infrastructure naturelle par un barrage d’écrêtement des crues coûterait entre 100 et 300 M€ (EauFrance, 2014).

Les toitures végétalisées réduisent les volumes d’eau ruisselés, entre 40 et 80% sur l’année (Musy, 2014)

….Mais aussi directement pour l’Homme

Loisirs et esthétisme

La végétation urbaine fait partie intégrante de l’identité d’une ville et conditionne l’attachement de ses habitants. Les espaces verts constituent également un élément de différenciation touristique par l’esthétique qu’ils apportent à la ville. Les bénéfices qu’apporte la Nature se répercutent sur la qualité du séjour et participent au rayonnement positif de la destination.

Un appartement à proximité immédiate d’un espace vert urbain vaut 17% plus cher que le même logement situé 100 m plus loin (Ahamada, Flachaire, Lubat, 2007)

Santé

De nombreuses recherches prouvent aujourd’hui les bienfaits de la nature sur notre santé et notre bien-être psychique. Elles ont notamment montré que la thérapie par les arbres avait une action positive contre le stress, l’arthrose, l’insomnie, l’anxiété ou encore l’hypertension. Ainsi, passer 2 à 4 heures en forêt permet une élévation, jusqu’à 40%, de la production des cellules anticancéreuses (Qing Li, 2009).

La simple présence de plantes dans des bureaux permettraient d’améliorer la sensation de bien-être de 84% (Faculté d’agronomie d’Oslo).

Lien social

Les grands parcs, les espaces verts communs ou encore les espaces d’agriculture urbaine sont autant de créateurs de lien social. En plus de (re)tisser des liens avec les Nature, ces espaces facilitent les échanges intergénérationnels et interculturels.

Pour optimiser ces fonctions, il est indispensable de les considérer comme des objectifs lors de la conception ou de la planification de la gestion des espaces et de s’entourer d’un paysagiste et d’un écologue.

Hélène SOYER
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